Réseaux sociaux: l’adoption de “la majorité numérique” pour encadrer l’utilisation des moins de 15 ans

Une proposition de loi visant à réguler l’accès des mineurs de moins de quinze ans aux réseaux sociaux a été adoptée de manière définitive par le Sénat. Le concept contesté de “majorité numérique” fait désormais partie de la loi française.

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Qu’est-ce que la “majorité numérique”?

Le texte législatif, porté par le député Laurent Marcangeli, propose l’établissement d’une “majorité numérique” à 15 ans. Cela signifie qu’un mineur de moins de 15 ans nécessite désormais le consentement de ses parents pour s’inscrire sur les plateformes numériques comme Instagram ou TikTok. Cette nouvelle loi a été mise en place pour réguler les dangers potentiels d’une exposition précoce au monde numérique et des risques variés qu’elle présente, notamment le cyberharcèlement et les problèmes de sommeil.

Comment l’âge des utilisateurs sera-t-il vérifié?

Une des principales interrogations concernant cette nouvelle loi porte sur la façon dont l’âge des utilisateurs sera vérifié. Pour répondre à cela, le texte avance que les plateformes devront mettre en place une solution technique conforme à un référentiel élaboré par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Toutefois, certains experts critiquent cette proposition en raison de sa complexité potentielle et de ses problèmes de vie privée.

Comment cela affectera-t-il les utilisateurs déjà inscrits?

La “majorité numérique” sera également appliquée aux comptes déjà créés par des mineurs de moins de 15 ans avant l’adoption de la loi. Après l’entrée en vigueur de la loi, ces utilisateurs auront deux ans pour obtenir le consentement de leurs parents. Mais si une plateforme ne respecte pas ce décret, elle pourrait être confrontée à une amende pouvant aller jusqu’à 1% de son chiffre d’affaires mondial.

Laurent Marcangeli a souligné: “Ce texte ne sera pas suffisant à lui seul pour mettre fin aux dérives. Nous devons avancer sur les techniques de vérification de l’âge et investir massivement dans l’éducation numérique pour les parents, les enfants et les enseignants.”

Quand la loi entrera-t-elle en vigueur?

La date d’entrée en vigueur de la loi n’est pas encore fixée. Cependant, après le vote des sénateurs, l’entrée en vigueur du texte fait maintenant partie des formalités juridiques consécutives à son adoption.

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La réaction des réseaux sociaux face à la nouvelle loi

Les réseaux sociaux n’ont pas encore officiellement réagi à l’adoption de la loi de “majorité numérique”. Ces plateformes sont désormais confrontées au défi de mise en place de mécanismes robustes pour la vérification de l’âge de leurs utilisateurs. D’autant que le nombre de faux comptes et l’usurpation d’identité sur ces plateformes sont déjà des problèmes notoires.

Implication pour les parents

Cette loi apporte également un défi considérable pour les parents. En effet, ils sont maintenant responsables de l’approbation de l’inscription de leur enfant sur ces plateformes. Cependant, il reste à savoir comment les parents seront informés de toute inscription en cours et comment leur consentement sera obtenus.

Le défi de l’éducation numérique

L’un des principaux objectifs de cette loi est de renforcer l’éducation numérique des enfants et des adolescents. Mais là aussi, le défi est de taille. Les cours d’informatique dans les établissements scolaires ne suffiront pas. Il est crucial de sensibiliser et d’éduquer les enfants sur le bon usage des réseaux sociaux et les dangers potentiels.

Notre avis

Nous considérons que cette loi de “majorité numérique” est une avancée significative pour protéger nos enfants contre les dangers potentiels des réseaux sociaux. Toutefois, sa mise en œuvre nécessite une collaboration étroite entre les plateformes de réseaux sociaux, les parents et l’État. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes de contrôle d’âge efficaces tout en respectant la vie privée des utilisateurs. De plus, cette loi souligne l’importance de l’éducation numérique pour notre jeune génération. À notre avis, cette éducation ne doit pas se limiter aux établissements scolaires, mais doit également impliquer les parents, qui doivent être formés pour mieux comprendre et naviguer dans le monde numérique dans lequel grandissent leurs enfants.

À retenir de l’instauration de la “majorité numérique”

  • L’adoption législative de la “majorité numérique” à 15 ans obligera les mineurs à obtenir le consentement parental pour s’inscrire sur les plateformes numériques.
  •  Les plateformes seront tenues de mettre en place un mécanisme de vérification de l’âge des utilisateurs.
  •  Ces directives s’appliquent également aux comptes déjà existants. Les utilisateurs mineurs auront deux ans pour obtenir le consentement parental, faute de quoi les plateformes pourraient être sanctionnées.
  •  Il y a un besoin urgent d’améliorer l’éducation numérique pour les enfants et les parents.

En conclusion, la nouvelle loi sur la “majorité numérique” en France est une initiative cruciale pour encadrer l’exposition des mineurs aux réseaux sociaux. Cependant, la balle est aujourd’hui dans le camp des plateformes numériques et des parents, avec de nouveaux défis à relever pour la protection de notre prochaine génération dans l’environnement numérique.

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